lundi 26 août 2013

Pourquoi le bien-être au travail est-il plus 'avantageux' pour l’entreprise que ses contraires ?



Examinons simplement les processus et conséquences de nos conditionnements.
Sachant que les déterminismes biologiques de tout être vivant, dont l’être humain, sont de :

  •       SURVIVRE
  •       PERPÉTUER L’ESPÈCE EN SE REPRODUISANT

Deux processus conditionnés sont à l’œuvre en permanence pour nous permettre de maintenir notre équilibre biologique (homéostatique) et poursuivre ces objectifs. Ils génèrent des conséquences émotionnelles, cognitives et comportementales dans les deux cas, avec des coûts ou des gains selon la manière dont on interagit. Des coûts ou des gains humains, santé, société et financiers.

  •   Coûts estimés du processus 1 :
3 milliards d’euros par an pour le stress, selon une étude de INRS (Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles) datant déjà de 2007, et dont l’INRS dit lui-même que les chiffres sont sous-évalués. Entre temps, la « crise » est passée par là, avec son cortège de peurs et d’incertitudes partagées et souvent aiguillonnées. 2 milliards d'euros liés au mal de dos, lui-même souvent lié au stress.

Plus largement, 13.500 € par an et par salarié pour le mal-être au travail, selon une étude de 2010 de la DARES ( Direction de l’animation de la recherche des études et des statistiques). Et une perte de valeur ajoutée de 250 milliards d'euros pour l'ensemble du secteur privé (voir l'article sur ce même blog).
 


  • Gains estimés du processus 2 :
Depuis quelques années, les neurosciences investissent de plus en plus le terrain de recherche sur les émotions, au travers de nombreux travaux. Antonio Damasio, pour ne citer que lui, est un des scientifiques qui a largement fait évoluer nos connaissances dans ce domaine. 

Centrales dans nos comportements, les émotions peuvent être de véritables alliées dans l’entreprise, contrairement aux nombreux messages trop souvent diffusés sur le terrain professionnel.


Il devient vite évident, au vu des schémas ci-dessus et des études des neuroscientifiques que les émotions  dites négatives rétrécissent le champ des possibles. Même si elles s’avèrent parfois très utiles, à condition d'être canalisées et sur une courte durée. La colère peut être parfois tout à fait productive.

Pour autant, les émotions primaires et secondaires positives sont des atouts pour le milieu professionnel tout comme dans la société en général. Elles favorisent le changement, la cohésion et l’engagement, de même que la responsabilité citoyenne.


  •  Augmente l’envie et la capacité de créer (travaux de Barbara Fredricskon et Christine Branigan – Université du Michigan).
  •  Rend les personnes plus efficaces pour vendre (travaux de Peter Schulman – 1986) et plus tenaces
  •  Influe favorablement sur le fonctionnement neuroendocrinien, et notamment sur une moindre production de cortisol (hormone la plus importante dans le développement du stress)
  •  Accroît la durée de vie
  •  Limite le développement de certaines maladies
Ainsi, toutes les études convergent, qu'elles soient biologiques, neurobiologiques, sociologiques, psychologiques : Il est plus utile, gratifiant, profitable pour l’entreprise et pour la société de viser et d’instaurer une politique de bien-être en profondeur, appuyée sur des connaissances de l’humain et de ses fondamentaux.  Ainsi, Henri Laborit nous a laissé, avec son héritage de découvertes, cette petit phrase énoncée à la fin de « Mon oncle d’Amérique » :

 « Tant qu'on n'aura pas diffusé très largement à travers les hommes de cette planète la façon dont fonctionne leur cerveau, la façon dont ils l'utilisent et tant que l'on n'aura pas dit que jusqu'ici cela a toujours été pour dominer l'autre, il y a peu de chance qu'il y ait quoi que ce soit qui change. » — Henri Laborit, Mon oncle d'Amérique


3 commentaires:

  1. Bonjour,

    Triste phrase d'Henry Laborit parceque tellement vraie ! Mais ça change...
    Votre billet donne le bon ton !

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  2. Oui, et les choses s'amélioreront d'autant mieux que nous pourrons aider les personnes, les entreprises et l'ensemble de la société à mieux connaître les fondamentaux humains, à savoir que l'on peut dépasser les automatismes, et à trouver les moyens de le faire.

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  3. Oui Sandrine, les humains peuvent changer. nous avons vu des managers foncièrement méchants et mauvais se transformer et adopter des approches humanistes pour réussir leur entreprise. Car il est préférable d'avoir affaire à un personnel rassuré et donc allié, ou règnent la cohésion et un bon climat professionnel seuls garants de toute réussite d’entreprise que d'évoluer dans un milieu de mauvaises interactions. Et cela n'est possible qu'en présence d"un management humaniste que vous ne cessez de promouvoir pour la bonne cause.

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