lundi 24 octobre 2011

Créer une chorale dans l'entreprise : La musique améliore les performances cognitives et la cohésion, que l’on soit musicien ou non !

Si la simple écoute musicale (qui plus est d’une musique que l’on apprécie) ouvre nos capacités cérébrales sur le court terme, les neurosciences démontrent aujourd’hui que l’écoute et/ou la pratique d’un instrument ou du chant a une action durable sur nos performances. Il semble qu’il s’effectue un transfert entre les capacités musicales et les compétences cognitives autres que  musicales, la musique favorisant des connexions de différentes zones cérébrales.

Depuis une dizaine d’années, les neurosciences confirment que la musique agit comme un neurostimulateur. Ainsi, que l’on soit musicien ou non, la simple écoute ou la pratique régulière de la musique ou du chant :
La montée en compétences, la motivation et la cohésion par le chant
  • Renforce la plasticité cérébrale
  • Améliore la mémoire
  • Consolide les capacités d’apprentissage (notamment des langues)
  • Développe la capacité créative
  • Favorise l’intelligence émotionnelle et l’empathie 
  • Facilite la concentration et le raisonnement
  • Apaise le stress
  • Ralentit le vieillissement cognitif

Une chose est donc certaine aujourd’hui pour les scientifiques : la musique est bien plus et autre chose qu’un simple loisir ou même qu’un art comme un autre. La force de la musique est proprement extraordinaire dans ses effets sur l’humain. Elle est même davantage qu’un fabuleux outil d’expression émotionnelle. Elle touche en effet la profondeur de notre cerveau en reliant et « orchestrant » l’activité de nombreux circuits corticaux. C’est cette stimulation de diverses zones  du cerveau interactives qui explique le développement et le maintien des performances cognitives y compris pour des compétences non forcément musicales.

L’imagerie médicale a même montré que la musique stimule certaines zones cérébrales au même titre que la prise de drogue ou l’activité sexuelle. A l’inverse, elle apaise les zones activées par les émotions négatives.

Pour bien comprendre que nous sommes tous potentiellement concernés et susceptibles de bénéficier des bienfaits cognitifs et émotionnels de la musique, il faut souligner la capacité humaine d’apprentissage implicite (c’est-à-dire inconscient) de la musique. 
La seule écoute par une personne novice, non formée à la musique, permet d’intégrer des repères sonores et rend le cerveau musicien : fausses notes, variations, suite mélodique…  Savoir cela permettra sans doute à beaucoup de personnes de dépasser les peurs et les réserves habituelles : « Je ne connais pas la musique. » « Je ne sais pas chanter ». En vérité, nous sommes experts sans le savoir, et depuis toujours. Les bébés, dès les premiers babillages ou les pleurs, cherchent à reproduire la prosodie (la mélodie) du langage entendu dans leur environnement, avant même de comprendre le sens des mots.

La musique a donc un impact profond sur l’humain, de manière universelle dans tous types de cultures et de sociétés. Non seulement un impact sur certains processus cognitifs de traitement de l’information musicale mais également sur les états psychologiques, émotionnels et physiologiques. « La musique peut mettre à l’unisson émotionnel une foule entière. Ce pouvoir lui confère une force de cohésion sociale essentielle dans la plupart des cultures du monde » (Emmanuel Bigand*).

Cette fonction émotionnelle s’exerce tout au long de la vie et de manière commune dans les ressentis : une même musique suscite le même type d’émotion, là encore que l’on soit musicien ou non.

Et que dire des bienfaits de la musique et du chant sur l’apaisement du stress ! Les expériences montrent que l’écoute de musiques relaxantes diminue la concentration du cortisol (hormone du stress) dans le sang. Attention cependant au type de musique : Mozart aide à l’apaisement, la techno a l’effet inverse, même si l’on en apprécie le style.
Musique, chant et qualité de vie au travail : un lien réel

Ce que soulignent et démontrent scientifiquement les chercheurs aujourd’hui est vécu empiriquement (consciemment ou non) par tous les amateurs de pratiques musicales. Et nous le constatons nous-mêmes dans notre accompagnement de chorales d’entreprises : quel outil fantastique de cohésion et de consolidation du sentiment d’appartenance !  L’engouement de plus en plus répandu du chant et des chorales en milieu professionnel n’est pas une mode. Le plaisir de chanter permet de développer une pratique bénéfique et profitable à tous, individus, équipes et entreprise ! Partout où nous  coachons et entraînons les chorales qui se mettent en place nous constatons une forte amélioration de la qualité de vie au travail, de l’harmonie relationnelle, un apaisement des tensions et une augmentation des relations collaboratives et transversales. Et reprécisons une nouvelle fois qu’il n’est nul besoin de « savoir » chanter pour chanter. Rencontrons-nous, parlons, puis chantons ensemble !

L’article ci-dessus s’appuie sur les études et travaux des chercheurs suivants :
-Emmanuel Bigand, professeur de psychologie cognitive, membre de l’Institut Universitaire de France, Directeur du laboratoire de l’étude de l’apprentissage et du développement à l’Université de Bourgogne à Dijon.
Stéphanie Khalfa, chargée de recherches à l’Institut des Neurosciences de la Méditerranée à la Faculté de Médecine de la Timone
-Séverine Samson, neuropsychologue - Hôpital Salpêtrière à Paris
-Olivier Sacks, neurologue, professeur de neurologie et psychiatrie à l’Université de Columbia (Etats Unis)


lundi 17 octobre 2011

Les femmes sont-elles le rempart anticrise ?

Il semble que les grandes entreprises qui confient de hautes responsabilités à des femmes s'en sortent plutôt mieux que les autres :

"Plus prudentes et altruistes, les dirigeantes défendent mieux la santé de leur entreprise en période de récession que leurs homologues masculins..."

Lire l'article

lundi 10 octobre 2011

"Le désamour du travail touche bien plus que 30% des salariés"

"Un phénomène qui s'accompagne d'une chute de la satisfaction au travail. Selon l'enquête, le taux de salariés se déclarant "satisfaits" est en effet passé de 72% à 57%, entre 2007 et 2011. Ce désamour des salariés trouve son origine dans la crise financière et dans les méthodes actuelles de management."

Voir l'interview
http://lexpansion.lexpress.fr/carriere/le-desamour-du-travail-touche-bien-plus-que-30-des-salaries_263067.html

dimanche 9 octobre 2011

Neurosciences : Les signaux de la communication non verbale favorisent la cohésion, motivation, créativité et influencent la prise de décision


Intelligence… : étymologiquement inter (entre) ligere (choisir, cueillir, lire) : « faculté de lire/choisir entre,  lire l’autre et soi-même ».

C’est la compréhension des fonctionnements biologiques et neuronaux conjuguée à des années de recherche en psychologie sociale qui ont permis de montrer la grande influence des signaux non verbaux sur les comportements des individus et des groupes sociaux.

Vraisemblablement apparue au cours de l’évolution avant le langage parlé, l’émission de signaux sociaux non verbaux permettait déjà aux ancêtres de l'Homme de prendre des décisions et de coordonner des stratégies d’action efficaces pour se nourrir.

Les signes sociaux non verbaux sont les expressions, intonations, gestes qui constituent, hors langage parlé, un système de communication fiable entre les êtres. L’interprétation de ces signes est permise par notre capacité de mimétisme (c’est la fonction des neurones miroirs) et d’empathie. Cette faculté d’imitation se développe dès les premiers échanges entre le nourrisson et son entourage.

Même si les cours de communication et les techniques de vente intègrent depuis déjà des décennies la dimension « non verbale » des échanges, ils sont encore loin de leur accorder l’importance et surtout les preuves que les travaux scientifiques actuels mettent en lumière.

L’influence de cette dimension, que jusqu’alors l’on soupçonnait, est à présent démontrée dans des domaines aussi déterminants que la prise de décision, le management d’un groupe (charisme), la négociation.

Les études neuroscientifiques prouvent que les signaux non verbaux augmentent la force de persuasion, la cohésion, la motivation des individus et groupes sociaux, grâce à l’empathie développée. Ainsi l’observation, par les groupes d’études scientifiques équipés d’outils sophistiqués, des différents degrés de mimétisme (ce que l’on appelle aussi la « synchronisation ») des protagonistes de négociations commerciales leur permettaient de prédire efficacement l’issue de celles-ci. Pour en savoir plus, cliquer ici

Cette influence semble d’autant plus forte qu’elle est la plupart du temps inconsciente, non liée à la raison ou à la logique et s’opère aussi bien dans les situations du quotidien que dans les moments à forts enjeux.

L’apprentissage par imitation de modèles est ce que nous faisons depuis l’enfance avec nos plus proches. L’humain étant un être hautement social, les liens avec ses semblables lui sont indispensables. Ainsi, plus un groupe est uni, plus il développe solidarité, partage d’informations, de savoirs, d’attitudes, d’habitudes. Et plus cette cohésion est importante, plus la productivité augmente.

Par ailleurs, il semble que l’abondance de signaux sociaux de structure variée, échangés dans un ou plusieurs groupes, optimise la production d’idées et favorise la créativité.

Insistons encore sur l’effet de « contagion » des signes non verbaux en prenant l’exemple de l’état d’humeur et d’énergie positive que peut communiquer une seule personne à son environnement en quelques secondes. L’imitation des signaux, pour inconsciente qu’elle soit, permet d’instaurer alors un climat enthousiaste et stimulant, là aussi propice à la cohésion, à l’action et au succès.

Toutes ces avancées corroborent les éléments que nous avions précédemment cités sur l’intelligence collective comme étant améliorée dans les groupes à fortes sensibilité sociale et à temps de parole bien répartis.

Pour aller plus loin, cliquer ici

Sources : travaux d’Alex Pentland, professeur au Massachussetts Institute of Technology, Directeur du laboratoire des dynamiques humaines « Honest signals : how they shape our world » (MIT press, 2008) – M. Buchanan : « Secrets signals : does a primitive, non linguistic type of communication drive people’s interactions ? »