samedi 21 septembre 2013

La méditation : un remède pour le corps et l’esprit



Sans rapport avec l’engouement et la mode actuels (qui ne surviennent néanmoins pas par hasard) les neurosciences s’intéressent depuis une trentaine d’années aux effets, aujourd’hui démontrés, de la méditation sur le corps et le cerveau.
La pratique méditative est un des centres d’intérêt (et de préconisations) de Profil-Leader, sur ce blog et dans l’accompagnement de nos partenaires. Parce que les neurosciences apportent des preuves des effets positifs sur le bien-être et la santé, démontrant ainsi l'utilité d'une pratique partagée de longue date par de nombreuses cultures ancestrales.

Il est intéressant de regarder les deux sens du mot méditer, qui incitent à en savoir davantage.


En effet, dans l’acception commune, méditer est souvent entendu comme l’activité de réfléchir, penser, murir un sujet. Pourtant, si l’on reprend sa racine étymologique, méditer provient du latin MEDEOR, signifiant SOIGNER, qui a donné le mot REMEDE. C’est, bien sûr, l'angle qui nous a interpelés et qui a toujours guidé notre interrogation des sciences sur le sujet.

De quel type de recherche parle-t-on ?

La recherche médicale et neuroscientifique s’attache à l’étude de la méditation dans ses effets sur la santé et le cerveau.  Elle appuie sa démarche sur l’observation des mécanismes cérébraux qui sous-tendent la méditation et de paramètres mesurables pendant et au-delà des séances. Elle utilise pour cela outils technologiques, analyses physiologiques et outils statistiques :
  •            Imagerie cérébrale fonctionnelle
  •            Électroencéphalogrammes
  •            Electrocardiogrammes
  •            Analyses sanguines
Loin du cartésianisme et de la séparation du corps et de l'esprit, les neurosciences ont montré que l'esprit, la pensée, fait partie intégrante du corps. Et que nos pensées et émotions impactent nos sensations physiques. Inversement, nos états corporels ont des conséquences sur nos pensées. C'est à partir de ce "mécanisme" que la méditation a une action positive sur les sensations corporelles, et notamment sur le soulagement de certaines douleurs. Le principe de la méditation est d’amener le pratiquant à la focalisation de l’attention sur les sensations du moment présent. Ce centrage permet ainsi de réduire la perception (et ainsi la sensibilité) des perturbations internes et externes, et à réguler/apaiser l’activité de pensée. Plusieurs « techniques » sont utilisées pour atteindre l’état méditatif : centrage sur la respiration, focalisation sur un objet ou une lumière… Et plusieurs types de méditation se distinguent : la méditation de pleine conscience, la méditation de la compassion, et d’autres encore. Les recherches incluent également les techniques de relaxation.

Précisons que la méditation peut être laïque et n’est pas forcément l’expression d’une pratique religieuse. D’ailleurs, nombre de personnes pratiquent régulièrement le yoga sans pour autant adhérer à une religion, ou sans renoncer à honorer leur religion habituelle. Or le yoga est méditation. Cette "laïcisation" de la pratique méditative est due à un docteur en biologie moléculaire, Jon Kabat-Zinn, de l'Université du Massachusetts, qui a adapté cette pratique depuis les années 70 pour les méditants non religieux, à des fins médicales. Il a créé le "programme de réduction du stress à partir de la pleine conscience", qui intègre yoga et autres méditations. Les effets sur la réduction des douleurs chroniques, sur la régulation du stress et sur l'amélioration des états dépressifs font aujourd'hui référence.

Modification de l’activité cérébrale et régulation émotionnelle

Le constat étonnant est que les pratiquants modifient l’activité de leur cerveau, ainsi que le démontre l’imagerie médicale. Par exemple, les tests dits de « distraction émotionnelle » montrent que l’amygdale cérébrale, zone de déclenchement des émotions (principalement la peur) est moins active chez les pratiquants de la méditation. C’est de cet apaisement de l’activité amygdalienne que provient l’apaisement et la stabilité émotionnelle. Les très grands pratiquants ont une activité de l’amygdale très réduite, y compris, et c’est le plus étonnant, celle relevant des automatismes. Ces contemplatifs développent une forme d’attention à  l’instant présent particulière permanente, même en dehors des moments de pratique. 

L'amygdale cérébrale, en rose
C’est un état d’ouverture totale à ce qui est, un état d’hyper conscience, que l’expérience soit agréable ou non. Cette conscience développée permet au  méditant de modifier ses pensées et d’orienter ses comportements différemment. Les mécanismes de résistance
habituels qui augmentent la souffrance sont en effet fortement réduits. La méditation n’empêche pas les événements douloureux de survenir, mais elle amène les pratiquants à réduire la sensibilité et à maîtriser leurs réactions aux situations désagréables. Elle permet aussi de faire la différence entre les pensées et la vérité.
L’excellente nouvelle, c’est que quelques semaines de pratique régulière suffisent à ressentir des effets réels et bénéfiques : sur l’apaisement des tensions et même sur l’amélioration des défenses immunitaires.

Effets bénéfiques sur la santé physique et mentale

Les travaux des chercheurs ont ainsi mis en évidence un grand nombre d’effets positifs importants sur la santé mentale et physique des pratiquants. Ces effets sont communs à toutes les formes de méditation, sont constatés en temps réel puis sur la durée. L’on peut citer notamment :
  •     Régulation des émotions
  •     Réduction du stress (par une moindre sécrétion de cortisol)
  •     Augmentation de la capacité de conscience et d’attention
  •     Amélioration des défenses immunitaires
  •     Régulation de la tension artérielle
  •     Sensibilité à la douleur amoindrie
  •     Réduction des symptômes dans certaines maladies (psoriasis, douleurs chroniques)
  •     Amélioration de la qualité du sommeil
Les effets bénéfiques sur l'amélioration de la santé sont tels que la pratique de la méditation est aujourd'hui proposée dans 200 hôpitaux américains, à la fois pour lutter contre la récidive dans certaines maladies, pour sortir d'un état dépressif, lutter contre des douleurs chroniques ou encore pour améliorer sa réaction face aux situations stressantes.

Collaboration entre scientifiques et méditants

C’est dans les années 80, sous l’impulsion de Francisco Varela, neurobiologiste chilien, et du Dalaï Lama que se sont dessinés les premiers rapprochements entre recherche scientifique et bouddhisme. En 1987, ils fondent le Mind and Life Institute, espace de recherche collaborative et de dialogue rassemblant de nombreux scientifiques s’attachant à étudier les mécanismes cérébraux des méditants.
L’institut, en 25 ans d’existence, a donné lieu à d’extraordinaires conférences et rencontres entre de chercheurs et méditants bouddhistes. 

Parmi les contributeurs de l’institut, on trouve des personnalités telles que Matthieu Ricard (moine et co-participant à des recherches scientifiques durant des années) et des scientifiques émérites tels que Wolf Singer, Paul Ekman, ou Daniel Batson. Chaque année l’institut organise une université d’été qui réunit, sur un thème défini, plus de 1000 chercheurs du monde entier, jeunes et moins jeunes, des philosophes, et bien sûr des pratiquants. Échanges, présentations scientifiques, pratique de méditation alternent durant une semaine complète.

Par ailleurs, en Octobre prochain se tiendra à Berlin le 2ème symposium international sur la recherche contemplative organisé par l’institut. "Les participants incluent des chercheurs en neurosciences, des cliniciens, des spécialistes de l’éducation, des philosophes, des économistes, et des contemplatifs, qui vont interagir autour du thème du « Changement personnel et sociétal sous l’angle des sciences contemplatives. »" (extrait du blog de Matthieu Ricard).

Des travaux sont aujourd’hui continuellement menés sur le sujet de la méditation et ses effets sur le bien-être humain, dans les laboratoires les plus prestigieux et par d’éminents cerveaux. Citons par exemple : Brent Field et Jonathan Cohen à Princeton, Paul Ekman et Robert Levenson à Berkeley, Tania Singer à l’Institut Max Planck à Liepzig, Richard Davidson et Antoine Lutz (chercheur français) à Madison – Wisconsin. 

Des recherches sont également en cours sur les applications possibles dans le système éducatif, pour permettre aux enfants de réduire leur anxiété et d’aborder la vie de manière plus positive.

Notons enfin que de plus en plus d'entreprises s'intéressent de près aux bénéfices de la méditation (Mindfulness) sur les personnes, leur santé, leur bien-être, et leur ouverture positive. Par ailleurs, la faculté de médecine de Strasbourg propose depuis 5 ans un diplôme "Médecine, méditation et neurosciences" pour les intervenants de la santé. Un DU sur 6 semaines incluant des cours théoriques et une pratique quotidienne de la méditation.
 
Sources :
Passerelles, entretiens avec des scientifiques sur la nature de l'esprit, F. Varela avec le dalaï-lama et Jeremy Hayward, Albin Michel 1995, (livre des Actes du colloque Mind and Life Institute (1987)

Intensive meditation training, immune cell telomerase activity and psychological mediators in psychoneuroendocrinology – T. Jacob

Méditer jour après jour – Christophe André

Long-term meditators self-induce high-amplitude gamma synchrony during mental practicePNAS, 2004- Antoine Lutz, Lawrence L. Greischar, Nancy B. Rawlings, Matthieu Ricard et Richard J. Davidson


Buddhist and Psychological Perspectives on Emotions and Well-Being - Paul Ekman Richard J. Davidson, Matthieu Ricard, et B. Alan Wallace : http://psyphz.psych.wisc.edu/web/pubs/2005/Ekman_etal_CurrDirPsychSci.pdf
Mind and Life Institute : http://www.mindandlife.org/

vendredi 6 septembre 2013

Chanter est bon pour la mémoire

De nombreux articles sur ce blog ont été consacrés aux bienfaits du chant et de la musique. Des bienfaits qui s'exercent sur le cerveau et l'ensemble de la santé physique et mentale des personnes notamment sur :
  • La réduction du stress (régulation du cortisol et de la pression sanguine) 
  • La motivation et la sensation de bien-être (libération de dopamine et d'antalgiques naturels)
  • La concentration
  • La cohésion sociale
  • LA CRÉATIVITÉ,  les capacités d'apprentissage
Les neuroscientifiques et la recherche médicale s'intéressent de près à ce terrain d'investigation, en particulier pour la récupération d'une partie de la mémoire (mémoire procédurale) dans la maladie d'Alzheimer (voir article en lien ci-dessous).

Mais pour les personnes bien portantes cela marche aussi bien sûr ! C'est pourquoi nous avons souhaité faire bénéficier les collaborateurs des entreprises de cet outil puissant, vecteur majeur de bien-être et de cohésion, et support précieux pour l'apprentissage de nombreuses compétences (leadership, stimulation de la créativité...). Des modules de formation conçus pour les entreprises, avec le chant et des outils multiples.

Musique en tête | Agence Science-Presse