vendredi 2 septembre 2016

Le blog de La Consultante Énervante met en ligne son nouveau site web !


Eh oui ! Il y a du changement chez La Consultante Énervante. Un nouveau site web depuis quelques mois, de nouvelles perspectives, des "Corporate stand-up", de nouveaux intervenants, l'arrivée du théâtre d'entreprise dans les outils proposés par La Consultante Énervante...
Nous bougeons, nous évoluons, mais nous savons aussi que les articles du "Blog des neurosciences au service des entreprises humanistes" vous intéressent et qu'ils sont une source d'information pour les plus assidus d'entre vous.

Par ailleurs, le blog reprend ses activités et continue de vous "énerver" avec ses posts !

Le nouveau blog de La Consultante Énervante sur son site web !
Vous trouverez sur le nouveau site de La Consultante Énervante des vidéos, des photos, et la reprise de quelques uns des articles que vous avez préférés sur ce blog-ci.

Restons en lien, envoyez-nous vos messages et commentaires pour nous dire ce que vous en pensez, et nous serons heureux de vous répondre. A très vite sur le site de La Consultante Énervante  : http://laconsultanteenervante.com !

samedi 2 avril 2016

Le lien humain et social : un besoin et une capacité neuronale ancestrale



Au-delà de la bien-pensance ou de la morale, pourquoi est-il primordial de recréer/maintenir le lien humain qui semble actuellement mis à mal  ? Une des raisons qui mérite d'être rappelée réside dans notre histoire ancestrale : c’est la collaboration collective qui a permis à l’être humain, au cours de l’évolution des espèces, de perpétuer son existence sur la planète. En effet, ce ne sont pas les humains les plus forts qui ont le plus transmis leurs gènes, mais les plus sociables, capables de coopérer et de nouer des liens affectifs et de solidarité.
Espèce la plus sociale de sa catégorie, l’être humain est biologiquement doté de tout un équipement neuronal permettant l’empathie, base de la coopération / collaboration et de la reconnaissance. C’est avec cet équipement que (très schématiquement) l’humain a « choisi » de se regrouper pour chasser, habiter, se protéger. 

Les modes culturels, économiques, scolaires, éducatifs, les évolutions techniques (etc.) semblent souvent affaiblir cette conscience et cette capacité d’hyper socialisation, en apparence en tous cas. Néanmoins, il suffit qu’une catastrophe touchant un collectif humain survienne (inondation, tempête, éboulement, accident de grande envergure,…) pour voir de grands mouvements de solidarité se déclencher spontanément, ou qu’un attentat soit perpétré pour constater et expérimenter le besoin humain puis citoyen de se rassembler, de se recueillir « ensemble », de réactiver des codes de reconnaissance communs (chanter la Marseillaise, ressortir des drapeaux, se rassembler sur des places, contribuer à des collectes de fonds, etc.). 

Et dans ces situations et moments là, statuts sociaux, différences idéologiques, culturelles, professionnelles, ou même cultuelles cessent, pour un temps, d’être un critère de différenciation, un objet de clivage, de séparation ou d'exclusion. Nous éprouvons et exprimons alors le besoin de nous recentrer sur notre base commune racine, comme source de rassemblement et de ressourcement : notre appartenance à l’espèce humaine. La tribu humaine est la première tribu à laquelle nous appartenons. Et quelle que soit notre capacité à prendre consciemment cette donnée en compte, que cela nous heurte ou non si nous préférons nous attacher à des différences plus culturelles, nous partageons tous, par définition, des caractéristiques humaines cérébrales communes qui nous relient, en amont même de tout autre attribut (y compris appartenance nationale) et de toutes croyances. Et c’est souvent en contexte extrême (guerre, catastrophe, camps de concentration…) que nous en retrouvons le sens, l’importance et le recours.

Bien qu’élément naturel, le lien humain demande pourtant à être entretenu

La cohésion et le rassemblement sont donc, originellement, nos meilleurs « outil » de survie. Et d’instinct, ils le redeviennent dans les cas d’événements majeurs mettant en danger la survie collective.

Les neurones miroirs (également appelés « neurones de l’empathie ») sont la base biologique de la coopération et du lien humain. Et si cette capacité collaborative est ancrée dans notre génome (d'autres espèces animales ont également une capacité d'empathie), et qu’elle se manifeste dès la toute petite enfance, elle demande néanmoins à être développée par l’éducation familiale, sociale et les encouragements à se manifester. Notre culture, ou le système scolaire sont-il conçus dans ce sens ? Pas sûr. Globalement l'on peut penser que oui (bien qu'il y ait autant de types d'éducation que de familles) mais les contextes de crises durables, de climat social anxiogène entretenu en permanence peuvent activer les deux pôles de réponses, l'un faisant plus de bruit que l'autre, ainsi qu'on peut le constater actuellement: empathie pour certaines personnes ou groupes, clivages et replis communautaires ou individualistes pour d'autres. Les tentations de repli et de rejet s'expriment en général plus bruyamment.
Quant au système scolaire : les notations sont pratiquement toujours individuelles, et la valorisation de la réussite individuelle semble plus importante que la valorisation de la réussite de groupe, etc.

Ainsi, au quotidien, il semble que nous ayons quelques difficultés à maintenir dans les sociétés dites "modernes" la cohésion, la solidarité, la bienveillance vis-à-vis des autres. Parce que cohabitent en chacun de nous, la protection et l'intérêt individuels, eux aussi instinctifs, plus immédiats, aux côtés de la propension au collectif et au besoin des autres. L’arbitrage, dans le cerveau humain, se fait entre la recherche d’un avantage immédiat du quotidien ou de court terme (ma condition individuelle : réussite, gain, intérêt, protection…) et la possibilité d’un avantage à plus long terme, souvent lié à un effort de coopération avec le collectif, et parfois perçu comme une prise de risque. Et même si cet avantage lié à une vision collective est souvent supérieur à terme, il n’est pas toujours imaginé / projeté comme tel, ou semble trop lointain. 

L’autre humain est donc à la fois la ressource, et le danger parfois. Philosophiquement, globalement, moralement, puis dans l’expérience d’une crise majeure, immédiate et de courte ou moyenne durée, l’autre est la ressource collective. Mais au quotidien, « l’autre » (mon voisin, mon collègue de bureau, celui qui n’a pas la même préférence sexuelle, la même origine sociale, ou culturelle, celui qui pratique un art inattendu, qui pense différemment, bref, le « différent de moi », le "bizarre") peut être perçu comme un danger. Alors, s'il n'y a pas d'effort de prise de recul, d'introduction de nuance et de complexité, l'on demeure sur un réflexe d’autoprotection, de repli sur soi et de différentes formes d’exclusion de l’autre. Sans effort de réflexion, d'ouverture et d'auto questionnement, l'on demeure sur un processus de réaction, rapide et binaire (j'intègre ou je rejette l'autre). Si, de plus, on repère une "tribu" qui semble avoir les mêmes types de réactions immédiates de rejet, on peut alors se sentir légitime et laisser libre court à cette non-pensée qui est en fait l'expression des émotions de peur et de colère.


Et si les moments de crise et de danger collectif favorisent et déclenchent notre propension à nous rassembler, ils ne sont pas les seuls leviers du collectif et du rassemblement humain. Les expériences positives, les projets constructifs, les causes humanistes fédèrent eux aussi les énergies et les liens sociaux. Combien d’associations, de fondations, de groupes et autres collectifs œuvrent régulièrement, durablement, souvent dans l’ombre, pour des causes nobles. Nombre de projets, d’innovations sociales et d’actions sociétales enrichissent notre quotidien, sans être jamais cités dans les grands medias.  Et toutes ces actions et ces projets reposent sur des humains, des bonnes volontés, expression qui a donné "bénévolat". Des gens qui investissent tour à tour ou à la fois du temps, de l'énergie, de l'enthousiasme, de la conviction, de la compétence et de l'argent. 

Notre survie a été assurée, dans l'histoire de l'Homme, par notre capacité à nous fédérer, à nouer des liens et des solidarités. Notre avenir commun dépend toujours de cette capacité que nous devons entretenir, sous peine de disparaître. Mais cette capacité ne s'arrête pas à l'être humain. Nous devons réapprendre à collaborer au sein de notre propre espèce, certes, mais également avec les autres espèces et l'ensemble du vivant de la planète. Vœux pieux ? Ou bien une question de temps. Un temps précieux il est vrai, car notre capacité à détruire (et à nous détruire) est colossale. Mais des prises de consciences s'opèrent et des actions se structurent un peu partout dans le monde, tant au niveau micro social qu'au niveau macro social. Il suffit de voir le film "Demain" pour le constater. Une formidable bouffée d'oxygène qui nourrit un espoir réaliste car basé sur des faits, des actions opérationnelles dans de nombreux domaines sociétaux et de nombreux pays.

Pour conclure (provisoirement bien sûr !) rappelons simplement la célèbre phrase de Martin Luther King : 
 
 « Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots. »

lundi 8 février 2016

Quand les médias jouent avec nos cerveaux et exacerbent des réflexes défensifs



Beaucoup d’entre nous ont, diffuse ou claire, une perception de la société globalement anxiogène, insécurisante et instable, où l’urgence, oppressante, rend difficile toute projection positive dans le temps. Le ressenti d’un risque est palpable. Quel risque ? On ne sait vraiment, mais le sentiment de danger (actuel ou futur) s’exprime dans les conversations de bureau, les dîners de famille, les échanges dans les transports en communs…

Si le contexte économique difficile explique en partie ces sentiments, il n’en est qu’un élément. Et sans doute pas le plus déterminant.

Profil-Leader s’est amusé à passer au crible 15 minutes de diffusion télévisée sur des chaînes dites « d’information en continu ». Nous avons restitué dans le tableau ci-dessous, pour les lecteurs de ce blog, un petit descriptif synthétique des mécanismes de communication de ces chaînes : 
 

Thème
Formulation / Langage des commentateurs
Émotion stimulée
Processus exploité
Un cargo dans la tempête à Anglet
Le cargo menace de se briser en 3
Peur
Action simple sur les canaux auditifs et visuels par le langage parlé et écrit sur le bandeau du bas d'écran.
 
Le cargo est à l'épreuve des vagues
Impressionnante carcasse
Colère
Recherche de responsabilité pour faire monter la tension

Qui a pris la décision ?
Y-a-t-il eu faute dans la prise de décision ?
Des vagues d'une violence inouïe
Peur / Colère
Action simple sur les canaux auditifs et visuels par le langage parlé et écrit sur le bandeau du bas d'écran.
Des vagues de plusieurs mètres de hauteur
Peur
Des images spectaculaires
Peur
Les marins sont extrêmement choqués
Peur / Tristesse
Activation empathique
Le risque de pollution
Peur
"Teasing" suggérant qu'il y aura une suite
Il y a encore du carburant dans les réservoirs, c'est ça qui inquiète
L'inquiétude monte d'un cran à Anglet
On craint pour les réservoirs avec cette épave qui n'est toujours pas stabilisée.
La coque est en train de se disloquer petit à petit
C'est très compliqué pour les professionnels de travailler en raison de la forte houle

Anglet : pollution limitée ?

Peur
Renforcement émotionnel par l'action du canal visuel par le titre du bandeau du bas d'écran
Météo
VIGILANCE (4 niveaux de vigilance affichés)
Peur
Canal visuel sous pression : les mots écrits en majuscule
Tempête qui gronde
Peur
Canal auditif : mots forts + débit de parole très rapide pour augmenter la perception d'urgence et de risque
Menace de tempête
Peur
Prudence dans les zones sud
Peur
Des vents violents
Peur
Météo
Les bretons sont excédés
Colère
Activation d'une forme de révolte contre les éléments
La nuit prochaine ça se dégrade, nouvelle menace de tempête sur un gros quart Nord-Ouest
Peur / Colère
La pluie gagne la partie Est
Peur / Colère
Malheureusement cette période de très mauvais temps est loin d'être terminée.

Pluies, crues et fortes vagues, la Bretagne s'attend encore une fois au pire
Colère / Peur
Tempêtes en série
Peur / Colère
Affaire Vincent Lambert
La famille est divisée
Tristesse / Colère
Activation empathique vers l'apitoiement et aussi la révolte. Chacun y va de son opinion et de ses projections.
La famille se déchire autour de Vincent Lambert
Dans cet institut de soin, l'affaire Vincent Lambert inquiète
Le procès de Christian Iacono
Fatigué
Tristesse
Activation empathique vers l'apitoiement
Le petit fils demande pardon à son grand-père
Christian Iacono, 79 ans, fatigué par 14 années de procédure
Grand-père et petit-fils ne se sont pas parlé depuis 3 ans.


Chaînes d’info... ou chaînes de tension ?

Ces mécanismes, à eux seuls, remettent en question le qualificatif de chaîne « d’info ». Car ce qui est présenté en continu n’est que très peu informatif. Ce dont il s’agit c’est de stimuler, tout au long de la journée, nos trois émotions primaires : la peur, la colère et la tristesse. Et cela en sollicitant plusieurs canaux sensoriels : par les mots employés, les bandeaux de titres, les images présentées, le ton de voix, le rythme d’enchaînement des sujets de même que le rythme de la diction. 
Notre amygdale cérébrale, gestionnaire de nos émotions (principalement la peur) est ainsi activée, voire suractivée, par la sensation de danger perpétrée par la dramatisation du traitement de l'information.

Dans quel but ? Maintenir la tension, et donc l’attention du téléspectateur. La tension est soigneusement entretenue, permettant ainsi de cultiver chez le spectateur, une attente de la suite des événements. Une attente à laquelle on n’échappe que difficilement, car l’exacerbation émotionnelle produit une décharge d’adrénaline et de noradrénaline qui va nous maintenir « scotchés » à l’info, attendant la prochaine salve, qui pourrait être encore plus importante. Le plus incroyable talent de ces chaînes est de prolonger notre attention alors même qu’aucune nouveauté ne survient. Cette forme de « journalisme » utilise le teasing pour nous garder présents et attentifs. Par exemple (relevé textuellement lors d’un fait divers) :
« Eh bien oui Bruce, nous nous trouvons actuellement devant le Palais de Justice où il ne se passe rien pour l’instant. Aucune information n’a filtré, mais la tension est palpable car le verdict est attendu d’une minute à l’autre. Nous vous tiendrons bien sûr informés à l’instant même où nous aurons de nouvelles informations. »
Ainsi, tous les événements sont traités sur le même plan. La dramaturgie est la même, que l’on parle d’un cargo échoué, d’un accident ferroviaire, d’une inondation, de l’audition de l’infante d’Espagne, d’un meurtre d’enfant, d’un raté de communication politique, de la guerre en Syrie ou en Centre Afrique, des affaires de couple d'un président, de la naissance d’un enfant royal, d’un scandale médical ou d’un soupçon de corruption de quelques membres d’une équipe de handball. 

L’amplificateur « réseaux sociaux »

Souvent relayés sur les réseaux sociaux (ou en provenance des réseaux), les événements connaissent un amplificateur émotionnel auto-alimenté qui va entretenir et propager le sentiment d’urgence, d’anxiété et de colère. Le degré émotionnel va crescendo, alimenté par les partages et les commentaires incisifs, sans nuance, aux phrases courtes et péremptoires, aux jugements à l’emporte-pièce parfois agressifs, expressions même d’un repli sur les instincts de protection.
Réseaux sociaux (qui peuvent aboutir à des actions extraordinaires comme à actes et des propos répréhensibles) et journaux télévisés se relaient pour entretenir cette contagion émotionnelle négative produisant ce sentiment perçu d’une société violente et inquiétante.
Le sentiment entretenu d’un danger immanent et imminent
Voici une liste réelle de titres recensés sur quelques semaines dans les journaux télévisés et papier :

  •         Faut-il avoir peur des vaccins ?
  •         Faut-il avoir peur de la Chine ?
  •         Faut-il avoir peur du géant du web ?
  •         Faut-il avoir peur du saumon d’élevage norvégien ?
  •         Faut-il avoir peur de la pilule ?
  •         Faut-il avoir peur des marchés émergents ?
  •         Faut-il avoir peur du partenariat avec l’Amérique ?
  •        Faut-il avoir peur de l’ordinateur quantique construit par la NSA ?
  •         Faut-il avoir peur du Pakistan ?
  •         Faut-il avoir peur du bitcoin ?
  •        Faut-il avoir peur du gaz de schiste ?
  •        Faut-il avoir (encore) peur de la finance ?
  •        Faut-il avoir peur de l’Allemagne ?
Nul besoin d’avoir de grandes connaissances en neurosciences pour comprendre que la distillation régulière (ou plutôt le matraquage) des mots « peur », « agression », « insécurité », « sécurité », « inquiétude », « crainte », « violence », « menace » … va inévitablement produire le sentiment d’un danger immanent.

Pourquoi n’activer que les émotions négatives ?
On peut effectivement se demander pourquoi les medias ne stimulent pratiquement que nos émotions négatives. Pour trois raisons essentielles :

1 . La facilité, appuyée par notre biologie
En effet, il est facile et efficace d’utiliser l’émotion (négative ou positive) pour capter notre attention. Et il est vrai que, dans sa logique de survie, le cerveau humain va être particulièrement focalisé sur les alertes aux dangers potentiels, qu’ils soient réels ou créés. Et les trois émotions négatives sont dédiées à cet objectif de survie : la peur, pour fuir, la colère, pour lutter, et la tristesse, pour se figer en espérant que le danger disparaisse.


2 . Les habitudes
La tradition journalistique a toujours fait appel à des ressorts émotionnels. Plus ou moins, selon les tendances et sensibilités éditoriales, mais il y a longtemps que l’on sait que le drame fait vendre du papier et produit de l’audimat. Mais l’arrivée des chaînes « d’info » continue, soumises à la loi du maintien/augmentation de l’audimat, a développé, systématisé et surmultiplié ce processus. En effet, les événements nouveaux ne s’enchaînant pas à chaque seconde, il faut donc trouver des leviers d’attention autour des unes choisies. La stimulation de la triade peur-colère-tristesse est alors le moyen rapide et économique d’atteindre l’objectif. Or le traitement anxiogène de l’information génère, de façon cohérente, des valeurs, attitudes et comportements défensifs, d’exclusion, conformes aux états de défenses de notre instinct de survie.


3 . La croyance que les trains qui arrivent à l’heure n’intéressent personne car ils sont un non-événement

C’est une idée, semble-t-il, assez répandue dans les milieux journalistiques. Bien sûr, présenter les choses de cette manière et avec ce type d’exemple de banalité rend crédible cette croyance. Néanmoins, au regard du cerveau, des travaux et des études neuroscientifiques, il est démontré que les émotions positives ressenties, l’optimisme et la vision positive des éléments renforcent les défenses immunitaires et donc un meilleur état de santé et prolongent la vie des personnes. Les optimistes vivent mieux et plus longtemps que les personnes soumises au stress et à la dépression. 

L’optimisme s’appuie sur la faculté de percevoir le monde au travers de filtres émotionnels positif. Or cette capacité d’optimisme s’éduque et se cultive si elle n’est pas « câblée d’origine » pourrait-on dire. (Voir tous les travaux de psychologie positive de Martin Seligman de l’Université de Pennsylvanie et les travaux d’Aaron Beck, père de la thérapie cognitive, et de son équipe qui ont mis au point un programme en 12 sessions « Penn Resiliency Program). Et cette aptitude à l’optimisme pourrait donc notamment s’éduquer au travers des médias, qui ont une forte responsabilité dans la construction du climat émotionnel globalement partagé. Ils pourraient ainsi véritablement contribuer à l’amélioration du climat sociétal ambiant et à l’amélioration de la santé publique en modifiant les ressorts émotionnels qu’ils activent.

Stimuler la joie, l’optimisme et la projection positive dans un futur plus serein et plus riant est tout à fait possible. 

Il faut pour cela s’intéresser aux innombrables initiatives citoyennes, aux actions et essais collectifs d’innovations sociales, aux inventions scientifiques, importantes ou plus modestes, qui ont lieu régulièrement, ou encore à la créativité incessante dont font preuve des entreprises et des individus. Tout autant de sujets autour lesquels il est possible de mobiliser l’intérêt voire la passion du public et de contribuer à une identification et une perception plus positive de notre époque et de l’avenir. Cet autre levier émotionnel permettra le développement des valeurs, attitudes et comportements d’ouverture, cohérents avec les émotions générées. Certains journalistes partagent d’ailleurs ce point de vue et cette envie (« L’horreur médiatique » - Jean-François Kahn). Mais au-delà des mots, bien peu s’inscrivent pour l’instant concrètement dans un mouvement constructif.

Les leviers émotionnels positifs font aussi partie de nos fondamentaux biologiques. Ils sont sans doute plus long à activer et demandent certainement un travail plus approfondi, une meilleure connaissance du cerveau et de ses mécanismes. Pour autant, cette autre dynamique est possible et est efficace pour générer un climat général porteur d’une projection optimiste, et de la confiance dont tout humain a besoin pour sortir des replis instinctifs, et sortir enfin de la crise que nous vivons. Les initiatives positives et porteuses de sens, d'avenir, et de progrès humain existent. Elles méritent d'être portées à la connaissance de tous, d'être valorisées et encouragées. Gageons que le crowdfunding, entre autres, contribuera à cette nouvelle dynamique.
Profil-Leader étant résolument optimiste, nous faisons le pari que la tendance positive va finir par l’emporter. Et surtout, nous espérons que le sujet traité aujourd’hui sur ce blog n’ajoutera ni à la colère ni à l’anxiété du lecteur, mais qu’il aura permis de montrer d’autres ressorts possibles au regard du cerveau.

Pour une autre approche des média ces quelques minutes de vidéo par Gilles Vanderpooten, directeur des programmes à Reporters d'espoir : "Business et sens : les médias doivent inciter à l'action"